mardi 14 mai 2013

Ascension 2013 - bilan de 8 jours de route

J1 – le Morvan
Le château de Chastellux est magnifique, la route y menant depuis Avallon est crapuleuse à souhait. J'en ai raclé les cale-pieds de plaisir.


Le cousin (rivière locale) est bien sorti de son lit nous offrant des paysages étonnants d'arbres émergeant de l'eau et de routes partiellement inondées juste après avoir quitté l'autoroute.

Le lac des Settons est toujours aussi majestueux et blindé de motards (et de sides) et le lac de Panneciere avec ses berges beiges et ocres nous fait voyager jusque dans le grand canyon (avec beaucoup d'imagination quand même).
Le reste de la journée fut partagé entre routes de campagne et routes forestières après une erreur de navigation (mea culpa). Pour une fois Lucio avait raison !

Pour finir la route de Château-Chinon à Planchez fut l'occasion de beaux pêtages de plomb, Lucio y a même doublé Yann. Ce dernier se vengera à table (fort sympathique, la table, au passage), aidé par un Graves 2009 unanimement apprécié, en concluant fort justement la journée par cette phrase : "Lucio, il couche dès le premier jour".

À cette pique je rajouterai une des interprétations possibles de RBMC que l'on doit à Simon : Road Book Merveilleusement Conçu. Ça fait plaisir ;)

On ze road again !

J2 – la Franche-Comté, les lacs du Jura
Le Morvan c'était beau mais la Franche Comté c'est magnifique.
Les paysages changent au fur et à mesure de notre progression vers l'est. Passage à Arlay et son magnifique château. Pause à la cascade des tufs, majestueuse, et remontée mémorable à flanc de montagne vers Vevy : les lacets sont serrés, les fesses aussi :)

Direction Morbier puis Les Rousses à la frontière Suisse par la N5 au revêtement nickel et aux enchaînements variés : grandes courbes rapides, lacets torturés et lents. Nombreux motards croisés, certains vraiment impressionnants dans leur style.

Demi-tour (celui-là était prévu) en direction de l'hôtel en passant par le lac de je-sais-plus-quoi (il y en a tellement qu'on s'y perd) pour siroter une bière ambrée du Jura en terrasse. Le sauna et le Spa finiront cette journée en beauté, merci pour cette gentille attention. Repas savoureux bien arrosé par des vins locaux fort sympathiques.

Bilan de la journée : j'ai pas frotté, Lucio est resté sur ses roues, Simon attaque les pots dans les virages à droite. Bref, une journée tranquille ;)

J3 – le Ballon d’Alsace
Que dire... Les jours se suivent et les road books déchirent de plus en plus. Après quelques belles routes montagneuses pour nous éloigner du Jura, la pluie nous accueille sur Montbéliard et Morteau puis nous laisse tranquille pour profiter de superbes virages dans la forêt avant Maiche. Grandioses enfilades, montées et descentes immortalisées en partie par la GoPro de Nono. Pause casse-croûte sur un belvédère non loin de Saint Hippolyte avant de rejoindre Belfort par l'autoroute, passage obligé pour éviter Sochaux et attaquer le Ballon d'Alsace.

Les choses sérieuses commencent sous la pluie mais quelles routes formidables ! Versant sud ça grimpe sévère sous la pluie, mais les virages sont relativement larges et faciles. Arrivés en haut ça caille alors on ne s'attarde pas et on descend par le versant nord sous une pluie fine. Plus ça va, plus j'ai confiance dans les pneus sur le mouillé : ça penche et ça accélère plus.

Les virages sont plus serrés avec de belles épingles. Plus on descend, plus ça sèche et plus ça sèche plus on enquille ! En bas, demi-tour la banane sur le visage et on remonte à bloc, forts de déjà "connaître" la route. En haut, mini pause stretching et on descend le versant est, relativement plus facile, surtout après celui du nord ! On descend vers le soleil dans des paysages verdoyants magnifiques. Le Ballon d'Alsace c'est une expérience extraordinaire. Au passage on vient de parcourir 1000km depuis le départ.

Après une pause essence et déshabillage (il fait chaud dans la vallée) on rejoint la route des crêtes en direction du Grand Ballon. Que dire encore une fois... C'est saignant à souhait ! Dans un premier temps la route des crêtes monte gentiment dans la forêt et sous le soleil. C'est beau. Puis, on attaque la D461 qui mène au Grand Ballon : gaz ! Ça monte de plus en plus (1200m), il fait froid (merci les poignées chauffantes Tonton !) et les virages se font de plus en plus larges, ce qui change des épingles pavées et gravillonnées pour ralentir les motos (très futé) rencontrées plus tôt. En haut on se les gèle (il y a encore de la neige) alors on redescend vers Munster : ça tourne, c'est beau (ritournelle agréable).

Arrivés à Munster on se prend une douche terrible, comme une pluie d'orage ! Les motos seront propres pour demain ;)
Hôtel sympa, hôtelier très agréable et repas génial. Une bonne soirée après une journée qui, de l'avis général (je n’ai pas dit unanime), est la plus belle journée moto jamais faite.

C'est vrai que les Ardennes c'est beau, mais à côté des Ballons c'est une vrai sinécure ! On se reposera donc dans les Ardennes ;)

J4 – les Vosges
Rejoindre Colmar au petit matin par une route de col fut une mise en jambe agréable.
Visite de Colmar désordonnée mais bon, c'est ça les Buses ;)

La route du Haut Koenigsbourg révèle quelques beaux paysages avant que la pluie ne nous cueille juste avant la pause sandwich. Peu importe, un café et ça repart de plus belle vers le Hohwald et le mont Saint Odile par de petits lacets bien sympa dans une forêt dense.

Après avoir perdu puis retrouvé une partie du groupe, les routes viroleuses dans la montagne de succèdent jusqu'à la Petite Pierre où la bière de printemps récompensera nos efforts de la journée.

Dernière liaison par la campagne jusqu'à l'autoroute pour (enfin) rejoindre l'hôtel à 20:00 (!) où PhilJo, Catherine et Tonton nous attende. Enfin Octavio, attiré par l'apéro, nous rejoindra juste à temps pour passer à table.

Jamais un road book aussi court ne nous aura pris autant de temps.
Le J5 qui traverse l'Allemagne, le Luxembourg puis la Belgique s'annonce épique !

J5 – Luxembourg
Départ de Freyming le sourire aux lèvres : hôtel accueillant, cuisine simple, copieuse et bonne, chambres tout confort, sommeil de plomb, patrons très sympa. J'avais un peu l'impression d'être chez ma grand-mère et c'est un compliment.
Quelques km dans la campagne lorraine sous un soleil radieux et hop, nous voilà en Allemagne. Une courte liaison autoroutière et de magnifiques enfilades rapides le long de la Moselle sur une route au revêtement nickel puis quelques virolos sur les coteaux de Riesling nous amènent tranquillement (en 2h quand même) à la frontière germano-luxembourgeoise.

Accueil portugo-luxembourgeois très sympa, les motards sont bien vus dans le coin, et panaché pour tout le monde (la limite légale n'est qu'à 0,2g). Pause sandwich sous un ciel qui s'assombri, au bord de la Sûre (bon, ok, c'était surtout devant l'enclos des vaches, plein de boue et de bouses, pour pas trop dégoûter Tof). On longe la Sûre sous une pluie fine mais persistante : les virages et dénivelés sont avalés moins goulûment qu'ils ne l'eussent été sous le soleil (remarquable concordance des temps, n'est-ce pas ?). Des travaux nous barrent l'itinéraire programmé mais la déviation est tout aussi sympa (ça monte et ça descend avec de beaux virages).

Pause-café dans le superbe village d’Esch-sur-Sûre avant de galérer un peu pour retrouver la trace prévue. La pluie nous rattrape et c'est bien imbibé que nous retrouvons la Belgique, le road-book et un groupe de motards lorrains (membres des Pistons du Der) sur un point de vue avant Bouillon. Nous écourtons quelque peu le RB pour rejoindre l'hôtel sur route séchante, juste à temps pour accueillir Michel dernier pilote à rejoindre le groupe.

Apéro en l'honneur de la retraite de Patrick et excellent repas : beau, bon et copieux. Le tout bien arrosé (mais pas autant que le patron de l'hôtel) il y en a qui vont bien dormir ce soir ;)

J6 – Ardennes 1/3, Dinant (enfin, c’est ce qui était prévu)
J'avais envie de titrer "fiasco" ou "chat noir" car nous avons joués de malchance aujourd'hui.

Pour commencer, le patron de l'hôtel était tellement beurré la veille au soir que le petit déjeuner s'en est fortement ressenti. À 8h00 rien n'était prêt : pas de café, pas de charcuterie ni de fromage, le pain n'était pas coupé ni même servi à table. Bref, on a envisagé d'envahir les cuisines pour se servir nous-même. Une fois l'énergumène sorti de son coma éthylique, le petit dej´ fut englouti dare-dare et nous étions sur les motos à 9h15. Il faut trouver du liquide de refroidissement pour Nono (les K16 ce n’est pas très fiable) et Michel, le retardataire, doit faire le plein. Arrivé à la station, Octavio se réveille et constate l'absence de sa dorsale. Pendant que le gros de la troupe (non je ne parle pas d'une personne en particulier) se chauffe au soleil sur le parking de la station, j'accompagne Octavio à l'hôtel pour récupérer la protection manquante. La sécurité avant tout (on en reparlera).
On récupère Nono et une K16 en état (tout du moins c'est ce que nous croyions à ce moment-là) et en avant... Il est 10:00 !

Et là ça commence à merder.
L'itinéraire programmé dans les GPS entre dans une boucle infernale et ne cesse de nous ramener à l'hôtel. Après plusieurs tours du pâté de maison nous trouvons enfin une solution pour quitter ce cercle vicieux et nous éloigner de Sedan. Il est 10:20 quand nous rejoignons la trace prévue, direction Bouillon puis Bertrix.

La sortie Bouillon de la N58 étant fermée pour travaux, nous empruntons une déviation que même en bétaillère j'ai eue du mal à supporter : route défoncée, des trous partout, des gravillons, une pente abrupte... Ça commence (continue) bien !
Sortie de Bouillon, la route de Corbion et ses lacets nous attend. Malheureusement notre élan motard sera freiné par une camionnette impossible à doubler. Nous enchaînons par quelques petites routes bien sympas, torturées à souhait mais au revêtement toujours pourri. Vive la Belgique.

Arrivés à Rochehaut, Nono doit procéder à une vidange d'urgence (du pilote, pas de la K16). Fermant la marche, je l'attends à la prochaine intersection, utilisant la méthode du tiroir qui fonctionne si bien. Le temps que Nono se secoue le tuyau, la bande s'arrête à l'intersection suivante. Je ne peux rien dire de plus, je n'y étais pas. Mais quand nous les rejoignons, nous sentons bien que quelque chose ne va pas. Des motos à droite, à gauche, dans un sens et dans l'autre, des pilotes sur leur moto, d'autres à pied... Ça pue... Et effectivement, chute du V-Rod à l'arrêt au cours d'une marche arrière du ZX. Bilan : rétro, pédale de frein et cale-pied droit HS.

Il est 11h30, je vais tenter d'accélérer le récit : pendant que Jean-Luc va bricoler sa bécane chez un ferrailleur à 500m de là, la troupe se gare proprement (cette fois) et nous prenons un café. Le ferrailleur trouve une solution et nous profitons du temps de la réparation pour commander le repas le plus long de toutes nos sorties. Quand enfin nous repartons à 14h00, Yann se fout par terre (sans bobo), Phiphi constate une crevaison lente à l'arrière (les K16 ce n’est vraiment pas fiable), et Patrick un pneu carré et presque lisse. Retour chez le ferrailleur (qu'aurions-nous fait sans lui), réparation du pneu de la K16 et départ. Il est 15h00. Le RB est avalé vitesse max par des petites routes viroleuses comme on aime. A 16h00 pause à Haybes. Jean-Luc m'annonce 45km d'autonomie, je programme une station dans les 20 prochains kilomètres. La route est crapuleuse, ça attaque sévère et Jean-Luc m'annonce 0km restant, ça craint. On se traîne jusqu'à la pompe, il est 18h00 quand on repart en sautant l'étape Dinant. Routes de folies, ça tourne, ça essore, ça frotte de partout. Dernière pause à 16km de l'hôtel pour constater que le pneu de Bruno est mort : carcasse a nue sur près de la moitié du pneu (les K16 c'est vraiment de la merde). Arrivée à l'hôtel à 19:30, vivants et pas mécontents d'avoir fait le RB malgré tout.
Demain, il faut trouver un concessionnaire pour Nono et des calmants pour moi.

J7 – Ardennes 2/3, la vallée de la Semois
On part presque à l'heure : une demi-heure de retard, à notre échelle c'est de la précision d'horlogerie Suisse.

Pendant que nous suivrons le RB, Nono changera son pneu. Il nous rejoindra plus tard. Nous commençons par tournicoter dans la campagne, en évitant soigneusement la route principale au bitume nickel, pour nous retrouver sur une route secondaire qui a du subir un bombardement récemment à en croire les "cratères" qui la jonchent. Même en bétaillère c'est chaud pour passer entre les trous.

Après une pause-café bien méritée (météo fraiche) nous réparons une crevaison sur le pneu d'Octavio. Décidément, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas ! Mais bon, on est presque des pros de la mèche maintenant :)

On trace jusqu'à Madagascar (non, je n´ai pas bu) puis pause déjeuner dans une friterie. De là on file sur Revin (en tournant en rond sur quelques kilomètres) pour faire le plein puis nous reprenons la route de Haybes à Hargnies, qui grimpe dans la forêt avec de belles enfilades : un régal, même si on sent bien que la fatigue nous gagne tous. On roule depuis plus d'une heure quand on décide de stopper à Vresse pour un chocolat bien chaud. Les Babanese nous y retrouvent, par le plus grand des hasards : la chance est-elle revenue ?

On repart et après 2km sur l'itinéraire prévu : route barrée. La déviation est tout de même agréable avec des virages et de beaux panoramas dans la campagne. On retrouve le RB et ça repart vers Bertrix. À partir de là ça commence à partir en sucette. Pause essence en urgence à Bertrix, alors qu'il n'y avait pas urgence (le langage des signes n'est pas mon fort, je le reconnais). On a quitté la trace mais qu'à cela ne tienne, on file au château de Bouillon. 200m après la station, un bus sépare le groupe en deux après avoir masqué le tiroir. Les 4 isolés de tête attendent vainement 10 minutes que le reste de la troupe ne les rejoigne. Alors on trace vers le château. Tiens !? On retrouve une partie de la troupe ; 500m plus loin, tiens ?! Un autre morceau du groupe. On est au complet ? Non ! Lucio a décidé de rentrer à l'hôtel. Sage décision ? La suite le dira. Arrivé sur Bouillon, je rate la sortie vers le château. Je décide de faire un beau demi-tour dans un parking, j'en profite pour compter les motos (très pro, quelque part) et je repars ... en sens interdit ! Bon ben non, ce n’est pas pro du tout. Lucio avait peut-être raison. Demi-tour (ça faisait longtemps) et on rejoint le château. Pause culture-Duvel-fromage-saucisse. Ah ! Lucio a peut-être eu tort finalement ;) On repart vers l'hôtel, après quelques demi-tours dans Bouillon (!) et on arrive finalement à 20:15. Longue journée, bien remplie.

Ah oui, j'oubliais : on a trouvé un nouveau clou dans le pneu de Phiphi... Demain je vais vérifier mes pneus !

J8 – Ardennes 3/3, retour sur Paris
Après avoir réglé la note d’hôtel et chargé les motos, nous scindons le groupe en trois : 2 motos rentrent sur Paris, 4 motos suivront le road-book jusqu’à la pause déjeuner pendant que les autres iront visiter le château de Bouillon. Le groupe de 2 rentrera sans encombre sur la région parisienne en quelques heures pendant que le groupe de 4 fera frotter tout ce qu’il peut dans la troisième ascension de la route de Bouillon à Corbion avant de filer sur Vresse par des virages désormais bien connus. La pluie viendra refroidir nos ardeurs ainsi que les routes défoncées de la campagne Belge. Mais à 11h15 on est sagement attablé devant un café bien chaud au Relais du Géant à Botassart.

Nous attendrons le reste de la troupe qui se paye une longue visite du château. Ils arriveront finalement peu après midi. Une Duvel pour nous rafraichir et on passe commande. Le service sera long, long, long et nous aurons le temps de faire ami-ami avec des chevaux venus rassasier leurs cavaliers à ce même resto, joli rencontre sous un soleil timide.
Pendant le déjeuner, la pluie tombe drument et nous fait craindre le pire pour le retour. Finalement nous repartons à 15h10, après avoir salué Michel qui s’en retourne en Hollande, sous un joli soleil de printemps qui nous réchauffe le coin de l’œil. Pause essence à Sedan et hop, autoroute direction Paris. Après 3h00 de route en moyenne et sans les pauses chacun rentrera chez soi, en un seul morceau, avec des pneus plus ou moins usés et plus de 2700km au compteur pour les vaillants (inconscients) qui auront fait la totalité de la sortie. Au final que des beaux souvenirs : de belles photos, de beaux paysages, de belles routes et de belles et bonnes tables.
J’aurai aussi pas mal appris sur moi-même et mes congénères, la vie de groupe n’est pas toujours facile. Mais quand on repense au cumul des petites galères et à la taille du groupe, je pense qu’on s’en est bien sorti. Je conclurai donc par un grand MERCI :
-       aux gentils « tiroirs » Jean-Luc et Simon, d’avoir assuré 99% des bifurcations
-       à Lucio, Yann et Phiphi de ne pas s’être blessés dans leurs (petites) cascades
-       à nos SDS de nous supporter dans tous les sens du terme
-       à Phiphi (encore) d’avoir ouvert la route pour que je me repose (traine) à l’arrière
-       à Nono d’avoir brillamment fermé le groupe avec ses antibrouillards
-       à PhilJo d’avoir servi de véhicule d’assistance
-       aux illustres inconnus ayant émaillé et égayé ce trajet (serveuses de bar, ferrailleur, Jacky du comptoir, piéton relevant une Harley…)
-       à tous les participants pour leur bonne humeur et pour avoir participé à ce joyeux bordel J